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Relations franco-égyptiennes dans le domaine des musées : Réalisations et perspectives d'avenir


Thu 27 Jun 2024 | 11:25 PM
H-Tayea

By: Islam Ezzat - Assistant Lecturer, Department of Museum and Archaeological Site Management, Faculty of Archaeology, Ain Shams University

Chercheur doctorant à l'Université de Cergy Paris et au Laboratoire de recherches des monuments historiques (LRMH), France.

Chaque année, le 14 juillet, la République française célèbre la fête de la Bastille, marquant la victoire de la Révolution française de 1789 et honorant les valeurs de Liberté, Fraternité et Égalité qui sont à la base de la Constitution française et de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. En cette occasion, l'Institut français d'archéologie orientale en Égypte, en collaboration avec l'Institut français d'Égypte, organise la « Journée franco-égyptienne de l'archéologie ». Cet événement met en lumière les divers travaux archéologiques réalisés au cours de l'année, comprenant des missions archéologiques, des projets de recherche, des formations, des bourses, ainsi que des projets de conservation, de restauration, de gestion de sites archéologiques et des études muséales.

L'intérêt mondial pour les études muséales s'est véritablement cristallisé au XXe siècle avec la création du Conseil international des musées (ICOM) en 1946 à Paris, qui compte aujourd'hui environ 55 000 membres répartis dans 137 pays, avec des organes tels que le Conseil général et le Comité exécutif

Les relations muséales entre l'Égypte et la France sont anciennes. Les deux nations ont été parmi les premières à définir le musée comme une institution culturelle intégrée, allant au-delà de la simple exposition d'objets pour inclure des recherches sur l'histoire de l'art et la gestion des matériaux archéologiques, ainsi que le rôle socio-économique des musées comme symboles d'identité nationale. Cela se reflète dans la loi française sur le patrimoine et les « Musées de France » de 2002, qui vise à harmoniser le statut des musées, protéger les collections, appliquer le contrôle de l'État et soutenir les projets scientifiques et culturels. En Égypte, la loi sur la protection des antiquités n° 117 de 1983 et ses amendements, notamment l'article 28, régissent la préservation des antiquités et leur exposition scientifique et sécurisée.

Les musées nationaux, en tant que représentations de l'identité nationale, ont un historique parallèle en France et en Égypte. En France, depuis l'Antiquité et particulièrement après la Révolution française, les musées ont évolué pour devenir des institutions majeures. Le Louvre, par exemple, inauguré en 1793, est le plus grand musée national de France et le plus visité au monde. Il a été conçu pour rendre l'art et la culture accessibles au public, une initiative qui a marqué le début d'une ère de démocratisation culturelle.

En Égypte, le concept de musée a émergé au XIXe siècle avec des institutions comme le Musée Boulaq fondé en 1858, suivi par le Musée d'art islamique en 1881 et le Musée égyptien du Caire en 1902. Ce dernier est aujourd'hui une référence mondiale en muséologie et patrimoine.

Les relations égypto-françaises dans le domaine des musées ont été renforcées par des sommets bilatéraux entre les présidents Abdel Fattah Al-Sisi et Emmanuel Macron depuis 2017, soulignant l'importance de la coopération culturelle et patrimoniale. Le professeur Zahi Hawass, ancien ministre des Antiquités, a été un acteur clé dans la promotion des expositions internationales des antiquités égyptiennes, conformément à la loi égyptienne sur la protection des antiquités.

Les expositions d'antiquités égyptiennes en France, comme celles de Toutankhamon en 1972 et 2019, et plus récemment « Ramsès et l'or des pharaons » en 2023, ont joué un rôle crucial dans le renforcement des relations culturelles entre les deux pays. Ces expositions ont non seulement attiré un large public, mais ont également généré des revenus pour financer des projets de restauration en Égypte.

Le Louvre participe activement à des projets de développement muséaux en Égypte, notamment la restauration et la réexposition de la collection Tanis au Musée égyptien du Caire. Ce projet est financé par l'UE et vise à moderniser les salles du musée tout en respectant les principes de conservation. Ce projet a également contribué à la formulation du plan directeur de développement durable du musée. Ce « Masterplan » comprend des stratégies de collecte de fonds, de prêts et d'expositions, des méthodes de conservation préventive et de management des collections ainsi que le développement des services numériques du musée.

La coopération franco-égyptienne dans le domaine des musées se manifeste également à travers des projets comme celui concernant les panneaux en bois du Mastaba de Hesy-Ra, un exemple de collaboration intégrée en archéométrie, restauration et exposition muséale. Ce projet, financé par l'Institut français d'archéologie orientale, l'Institut français d'Egypte, la Fondation Michela Schiff Giorgini en collaboration avec le Ministère du Tourisme et des Antiquités, souligne l'engagement des deux nations à préserver et valoriser leur patrimoine culturel partagé.